Plantes génétiquement modifiées
L’objectif majeur des systèmes agricoles est aujourd’hui la recherche de rendements élevés, stables, mieux garantis face aux aléas climatiques ou sanitaires afin de répondre aux besoins de la population mondiale et d’assurer un revenu régulier aux agriculteurs. Dans ce contexte, certaines PGM déjà sur le marché apportent des solutions. Cependant les intérêts des agriculteurs ne sont évidemment pas les mêmes selon qu'ils pratiquent une agriculture industrielle dans les pays développés au climat tempéré dans une économie libérale, ou à l'opposé, dans une agriculture familiale reposant sur beaucoup de main d'oeuvre dans les zones tropicales en économie administrée. Il est pour cela difficile de dégager des généralités concernant l'influence socio-économique de la culture des PGM.
La part la plus importante des recherches et des investissements menés dans le domaine des OGM revient aux grandes firmes privées visant les marchés solvables. Les grandes firmes de l’agrochimie, de la transformation et de la distribution agricole jouent désormais un rôle croissant dans la production agricole. Celles-ci sont amenées à contrôler et orienter de plus en plus l’évolution de ce secteur en fonction de leurs intérêts économiques, au détriment parfois des petits agriculteurs.
Il est à craindre, que les recherches sur les OGM ne soient pas suffisamment axées vers les besoins des pays auxquels leurs apports seraient le plus profitables. Les coûts engendrés par les recherches en biotechnologies risquent d’exclure des processus d’amélioration des variétés locales correspondant à des marchés peu solvables. De plus, les perspectives des biotechnologies et les investissements qui leurs sont consentis risquent de donner moins d’importance à des domaines tels que l’amélioration de la sécurité alimentaire.
Si les OGM permettent de produire davantage à moindre coût, cela devrait être un facteur de baisse des prix agricoles mondiaux, ou au moins être un frein à leur hausse. Cela permettant ainsi un accès aux produits issus de l’agriculture à moindre coût et destiné à un très grand nombre ; un bel avantage lorsque l’on sait que la population mondiale devrait atteindre entre 8,7 et 10 milliards d'habitants en 2050.
Cependant, le développement des biotechnologies pourrait entraîner une perte de débouchés et de source de revenu pour les pays en voie de développement (PVD) si les pays développés étaient amenés à étendre massivement leurs biotechnologies (notamment dans les domaines aujourd’hui réalisés par les PVD). On peut ainsi penser à une augmentation de la production de colza génétiquement modifié qui pourrait réduire les exportations d’huile de palme (amenant alors un autre débat sur l’huile de palme), source d’importants revenus pour les PVD.
Les semenciers ainsi que les entreprises de produits phytosanitaires ont eux aussi un grand impact sur les cultures et rendent dépendants les agriculteurs utilisant déjà leurs produits. À propos des brevets sur le vivant qui paraissent incongrus dans le monde agricole pour beaucoup de nos concitoyens, ils constituent une dépendance qui s'ajoute à l'achat des intrants des carburants des machines, à la location des terres et dont le coût doit être économiquement compensé par une meilleure productivité (face à une nouvelle résistance, ces firmes pourront par exemple proposer de nouvelles molécules répondant à cette nouvelles résistances; créant ainsi une spirale laissant les agriculteurs toujours dépendants de ces entreprises).
L’impact économique des OGM est donc un thème à considérer dans sa globalité afin de satisfaire ses différents acteurs.